Rose des Sables

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Illustr. Adam Nidzgorski

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Rose des Sables est un conte écrit dans un langage turbulent, audacieux, qui soutient avec vigueur la narration du voyage téméraire de l'enfant du désert, oracle des mutations. C'est un conte de tous les temps, et de temps divers. Le temps immémorial du désert et de la lente formation des roses des sables, celui de personnage fantaisistes, le chamelier, Bouse, le Corbeau, porteur de prédictions. Conte aussi du temps de la mémoire, un peu lointaine, celle de la présence allogène racontée par maman Rose à son fils Tar à travers l'histoire familiale. Plus près, le temps où le fils de Rose découvre son propre pays, ses merveilles de soleil, de désert, d'oasis et d'eau, et ses contradictions. Enfin Rose des Sables se passe dans la contemporanéité de la migration; Tar s'envole au pays du verbe et, au delà de l'océan, en oasis mosaïque où l'on revient au temps de l'accomplissement du destin.

Éditeur: Éditions du Vermillon, Ottawa, 1998. 120 pp.
ISBN: 1-895873-70-3
Pour commander cet ouvrage, contacter :  Monique Bertoli, Directrice générale des Editions du Vermillon, 305, rue St-Patrick, Ottawa, Ontario, Canada  KIN 5K4. • Tél. (613) 241-4032 • email : ediver@ca.inter.net

Critique

« On est tenté, en lisant ce récit, d'y superposer un autre texte tout aussi poétique. Car il s'agit bien ici, comme dans Le petit Prince de Saint-Exupéry, de célébrer un enfant-roi qui part, seul, à la conquête de l'univers. Même atmosphère magique du conte, même clin d'oeil à la fable - les animaux qui parlent - les thèmes de la communication, de l'écriture, de la trace, des rapports entre les êtres et les choses constituent une base commune. Ils partagent aussi le thème de la Rose, en ce qu'elle représente l'amour inconditionnel d'une femme, amante ou mère, qui se languit de l'absent. Néanmoins les deux contes se démarquent l'un de l'autre esthétiquement et culturellement.

L'auteur s'inscrit ici, en effet, dans un post-modernisme qui lui est propre : le paradoxe du poème prosaïque, présenté dans ce texte d'une façon tout à fait informelle, texte accompagné par l'iconographie qui emprunte sa facture à l'art brut.

Si la démarche de Saint-Exupéry s'inscrit dans une solitude avide d'une communication absolue, toujours déçue, celle du fils de Rose se fond dans une réalité : la rencontre de soi à travers le monde et l'autre, et dans l'idéal constructif d'un idéal à trouver. » Claudette Broucq, Le Temps, Tunis, 7 Avril 1999, p. 8.

« Hédi Bouraoui, poète et romancier tunisien d'expression française, Abderrahman Ayoub, anthropologue, critique, traducteur et directeur des Editions l'Or du Temps et Adam Nidzgorski, plasticien, sont les protagonistes de cette originale aventure éditoriale [...] Zahrata Essahari est le résultat d'une rencontre ou d'un dialogue entre deux esprits maniant chacun de son côté une langue, mais habités par le même désir de ramener le texte originel à sa véritable origine : la communion d'une voix avec ses composantes fondatrices.[...] Rose des Déserts est un chant, un récit, une épopée ou peut être aussi une confession. Les genres sont brouillés et la frontière entre eux est en quelque sorte gommée... Seule compte dans cette déclamation la voix du conteur, selon la pure tradition orale, qui ne cesse de mobiliser l'attention de son auditoire pour évoquer devant lui le récit de la Rose. Belle et fragile, et autour d'elle des silhouettes d'hommes et de bêtes et le souffle du vent enflé de sable. La Rose magique scrulopte les pierres et les métamorphose en roses... Le texte énumère ainsi, au gré d'une narrration incantatoire, les aventures et les témoignages de la Rose, en rappelant tous les thèmes, les topoï de la traditionnelle poésie des pays du désert. » Kamel Ben Ouanes, Le Temps, Tunis, 18/03/98.

« Rose des Sables est dans l'ensemble admirable de délicatesse de ton et de rythme, de subtilité poétique, d'une légéreté qui évite la trop grande abstraction (malgré l'herméticité relative propre à l'invraisemblance qui fonde le conte comme genre) et le plat de la narration descriptive. Le récit, qui se déploie habilement dans la forme de ce qui pourrait être une sorte de récit en vers libres, s'offre comme une réflexion finement codée sur les langages du monde. » François Oueller, Liaison, n° 101, p.31.