Hédi Bouraoui se définit d’abord comme un auteur de poèmes, romans, nouvelles, contes et essais.
Mais il est également un critique littéraire à la renommée internationale : littérature française du 20ème siècle, littératures francophones : Ontario français, Maghreb, Afrique sub-saharienne, Caraïbes, tout comme il fut un enseignant passionné.
Son approche aux diverses littératures est surtout d’analyse textuelle, sémiotique, structurelle, existentielle, phénoménologique, déconstructionniste... méthode éclectique qui met l’accent sur l’apport socio-culturel, l’identité, l’altérité et la différence.
Il ressent l’Afrique comme son continent natal, la France comme celui du cœur et de la langue, le Canada comme sa terre d’adoption. Héritier de trois cultures, maghrébine, française et canadienne, l'écrivain emprunte son inspiration aux valeurs culturelles qui circulent à travers le cosmos. Ce n'est plus la veine romantique, le moi qui se replie sur lui même, mais une écriture ouverte aux altérités dans un monde "village global" de plus en plus complexe.
Il adore la ville de Toronto, dans l’Ontario, pour y avoir écrit toute son œuvre et, sur le plan professionnel, mis en place le premier programme d’études « transculturelles » au Collège Universitaire Stong, Université York. Il rappelle qu' « ainsi la mosaïque canadienne fait écho à (s)on multiculturalisme originaire carthaginois et (s)es rites de passage gascon et périgourdin ».
En France, il aime Paris, ville lumière, source d'inspiration où il se ressource la moitié de l'année. Il apprécie la vie dans la splendide capitale française, carrefour des rencontres, lui renvoyant l'image de sa transculturalité profonde, tant sur le plan linguistique, littéraire, qu'existentiel ou civilisationnel.
L'itinéraire personnel et en somme tricontinental de Hédi Bouraoui participe des tenants et aboutissants de sa démarche d'intellectuel et de créateur. Le "et" n'étant pas du tout exclusif mais intégré. Certes professeur, essayiste, conférencier, théoricien, il est avant tout, et selon Georgette Toësca, "un des meilleurs représentants de ce que peut être une symbiose de cultures (qui) vit cette expérience avec enthousiasme et équilibre, sans rien renier toutefois de ses origines et de son tempérament maghrébin".