Retour à Thyna

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À Sfax, l'ancienne Taparura, proche de Thyna la ville romaine détruite, l'indépendance gronde. Le timide Mansour s'enflamme, non seulement pour la liberté de son pays, mais aussi pour la belle Zitouna, promise au génial et pervers Kateb, le poète. En fait le destin de la Tunisie, qui secoue le joug du colonialisme, est intimement lié à celui de cette jeune femme à la fois avant-gardiste et traditionaliste. Mais avant-gardisme teinté de l'attirance que Zitouna ressent pour Thyna et son histoire, et traditionalisme tourné vers le culte de l'oralité où, pour la première fois, une femme prend la place du conteur, rôle d'habitude dévolu à un homme.

Mansour n'est pas le seul à brûler d'amour pour elle. D'autres hommes la convoitent, dont Tahar, le politique arriviste, Dahak le comédien.

Dès le début du roman, un drame survient, qui va bouleverser le cours des évènements. Une intrigue policière, chapitre après chapitre, va tisser sa toile aussi tortueuse que les ruelles de la médina de Sfax. En bon Sherlock Holmes, l'auteur explorera toutes les pistes, l'une après l'autre, avec logique et méthode. Le suspens est total jusqu'à la dernière page, la chute imprévisible.

De Thyna, la ville source, pour ne pas dire ressource, à l'olivier, symbole de prospérité et de paix, le mystère et la couleur locale enchantent les personnages qui trouveront dans leurs symboles la force de surmonter tous les obstacles et d'aller, confiants, vers le progrès d'une ère nouvelle.

Éditeur: Éditions l'Or du Temps, Tunis, Tunisie, 1996. 228 pp.
ISBN: 9973-757-26-2
Pour commander cet ouvrage, contacter: cmc@yorku.ca

Critique

« Retour à Thyna peut se lire comme l'archéologie d'un désir. On y accède par les routes tentaculaires, multiples fils d'Ariane qui mènent au cœur de l'identité; là où la Médina, mère aimante, ouvre les portes du souvenir. A travers le personnage de Zitouna, convoitée et maudite, la Thyna plurielle est réhabilitée dans sa participation au mouvement national, dans sa tolérance et son ouverture! Sa cartographie déploie, sans complaisance, la folle entreprise du profit qui défigure, et les injustices qui frappent toute forte identité. » Rachida Triki, Quatrième de couverture.

« Retour à Thyna [...] pourrait être vu [...] comme un roman policier [...] En réalité, il s'agit bien plus pour le romancier de nous ouvrir les portes du monde coloré, odorant, remuant, de sa Tunisie natale. Monde jeune, tourmenté et passionnant, où se mêlent musulmans et judéo-chrétiens [...] Hédi Bouraoui [y] dénonce surtout le monde des tractations et des compromissions nées des cendres colonialistes. » Pierre Léon, L'Express, Toronto, 8-14 Octobre 1996, p.5.